jeudi 6 septembre 2007

Manchester


Manchester fut un hasard. J'apposerais à cette journée une forme circulaire; spirale de l'observation où l'approche de nouveaux lieux et de différentes personnes m'ont aussi mise à l'épreuve.


Les rues.


Par delà les rues, les parcs publiques, la découverte d'un lieu procède toujours par un centre. Je choisis une direction et le premier pâté franchit semble déjà le plus loin, le plus long. Un plan se dresse et à mesure que s'acheminent mes pas, un pointillé commence à se dessiner. Très vite, je tourne à un square facilement repérable et l'angle de quatre-vingt-dix degré marque le début de ma ronde. À seulement une rue de mon point de départ, je situe l'emplacement initial. Un autre coin, cette fois à l'opposé, m'éloigne pour de bon de ce que je connais à peine.


Les bâtiments se succèdent. Seuls ceux marqués d'une forte personnalité attirent l'objectif. Est-ce que j'ose entrer ? Non, pas avant d'avoir arpenté tout un côté de rue. J'avance d'un pas qui ne connaît aucune direction. Il n'est pas hésitant, simplement profiteur. À quoi ressemble ma déambulation pour les familiers du coins ? Mais le sont-ils vraiment ceux que j'ai l'arrogance de dévisager. Nouvel endroit: lents, curieux sont les regards jettés à la dérobée. La vue, la toute première est celle du tout permis. Je m'offre cet écart qui ne reviendra plus en ce lieu. Entre parenthèse, la réalité creuse et imprime chaque avancée. Les enfilades d'images soulèvent déjà l'odeur du souvenir.


Après ce que je crois être un grand détour, se pointe une façade reconnue. J'accélère la cadence pour m'obliger cette fois à une véritable aventure. La vieille brique attire l'oeil. D'un rouge usé, le dessin d'anciennes fenêtres se succèdent. Aucune porte ne s'ouvrent sur le trottoir. Seules les voitures et moi, regrettant l'activité de la précédente avenue. Le nom de chacune d'elles planent jusqu'à ce que j'en prenne une autre.


Je ne m'arrête pas encore.


(à suivre...)