lundi 26 novembre 2007




Être dans


la partie des choses


soulève


moins de crainte


que de voir


le tout

mardi 9 octobre 2007

Octobre

Se débarrasser des armoires surchargées

mardi 2 octobre 2007

Manchester (suite)


Je ne poursuis que moi dans ces rues. L'intérêt dérobe un quotidien auquel je suis exclue, et c'est à travers l'apparence de ce que m'offre la vue que je cherche.

jeudi 6 septembre 2007

Manchester


Manchester fut un hasard. J'apposerais à cette journée une forme circulaire; spirale de l'observation où l'approche de nouveaux lieux et de différentes personnes m'ont aussi mise à l'épreuve.


Les rues.


Par delà les rues, les parcs publiques, la découverte d'un lieu procède toujours par un centre. Je choisis une direction et le premier pâté franchit semble déjà le plus loin, le plus long. Un plan se dresse et à mesure que s'acheminent mes pas, un pointillé commence à se dessiner. Très vite, je tourne à un square facilement repérable et l'angle de quatre-vingt-dix degré marque le début de ma ronde. À seulement une rue de mon point de départ, je situe l'emplacement initial. Un autre coin, cette fois à l'opposé, m'éloigne pour de bon de ce que je connais à peine.


Les bâtiments se succèdent. Seuls ceux marqués d'une forte personnalité attirent l'objectif. Est-ce que j'ose entrer ? Non, pas avant d'avoir arpenté tout un côté de rue. J'avance d'un pas qui ne connaît aucune direction. Il n'est pas hésitant, simplement profiteur. À quoi ressemble ma déambulation pour les familiers du coins ? Mais le sont-ils vraiment ceux que j'ai l'arrogance de dévisager. Nouvel endroit: lents, curieux sont les regards jettés à la dérobée. La vue, la toute première est celle du tout permis. Je m'offre cet écart qui ne reviendra plus en ce lieu. Entre parenthèse, la réalité creuse et imprime chaque avancée. Les enfilades d'images soulèvent déjà l'odeur du souvenir.


Après ce que je crois être un grand détour, se pointe une façade reconnue. J'accélère la cadence pour m'obliger cette fois à une véritable aventure. La vieille brique attire l'oeil. D'un rouge usé, le dessin d'anciennes fenêtres se succèdent. Aucune porte ne s'ouvrent sur le trottoir. Seules les voitures et moi, regrettant l'activité de la précédente avenue. Le nom de chacune d'elles planent jusqu'à ce que j'en prenne une autre.


Je ne m'arrête pas encore.


(à suivre...)

mardi 28 août 2007

La marchande et le papier kraft

J'entre dans les magasins pour y découvrir chaque fois quelque chose de nouveau. L'odeur me fait connaître les tissus que je n'ai pas encore regardés. Je sais que je n'achèterai rien avant même d'avoir franchi le seuil, mais j'entre. Pour voir avec mes mains.

À peine la porte refermée, mes yeux oscillent de droite à gauche et errent dans tous les coins. Un détail attire mes pas: un bouton, un imprimé, une broche. Souvent, tout près je recule. Autre chose se détache. À la six-quatre-deux les images défilent. Ornée par ces insolites atours, seule une raisonnable pensée m'oblige à passer outre. Le nez en l'air, j'use de toute mon indifférence. J'ordonne à mes mains de se détracter, ressentant aussitôt l'air libre assécher le coussinet sensible de mes doigts. Toujours un peu plus, j'avance. Bientôt, je suis le centre du tout autour. Le désir demeure un désir et le danger s'évanouit. Une circulation s'emploie à satisfaire l'oeil.

À mon tour je me sens devenir l'objet convoité. Derrière mon épaule, les yeux de la marchande transpercent et espèrent en silence que je touche, je prenne, que je décroche la perle rare. Délicatement jusqu'au bout de mes doigts ses cils sillonnent. L'arrêt de leur battement soutient la boutique.

***

Dans l'air immobile, la marchande attend pour ne rien brusquer. Elle calcule la seconde ou son aide n'effraiera plus la demoiselle. Quel dialogue existe-t-il alors ? Laquelle des deux se fera emballée ? Celle qui paie ou celle qui est payée ?

mardi 21 août 2007

Vive les éléphants et les hiboux...

...parce que les p'tites bibittes, moi, je les trouve impolies. En moins de deux elles cassent la baraque, se saisissent de ton espace douillet que t'as mis plusieurs années à rembourrer et vlan! Tu en vois une et aussitôt elles prennent le contrôle de ton chez toi. La rapidité de leurs pattes te laisse sans voix et surtout sans droit. Plus aucune loi ne pourra régner dans ta cuisine puisque dorénavant elles sont là, perverses, surnoises, bien à l'abri à l'ombre d'une assiette. Attendant juste le bon moment pour surgir et du coup, sans même te frôler, attaquent tes nerfs fragiles et frissonnants.

L'angoisse survient après le repas du soir. Assise au salon, ta digestion s'annonce parfaite. Un liquide chaud la mènerait à terme et te permettrait d'aller dormir le ventre léger. C'est alors entre la théière et le sachet qu'elle se pointe, juste à l'instant où tu as les mains pleines et qu'il t'est impossible de la laminer.

Lorsque ton amoureux est absent, tu retiens ta respiration et accumule la salive dans ta bouche. La seule solution est de quitter cette pièce en laissant surtout la lumière grande ouverte et tu cours te réfugier sous les couvertures.

Si les renforts sont tout près tu cries:
-«R. encore une autre...».
Et tu laisses à l'homme de tes rêves le soin de te consoler, de te rassurer. (Là tu en profites et tu en mets un peu plus pour avoir double câlins, juste pour te donner plus de force et de courage la prochaine fois où tu te retrouveras seule, face à l'ennemie, que même ici tu n'as pas le courage de nommer...)

Mais plus le scénario se répète, plus tu hais ta propriétaire et ses traitements bidons. Tu en viens même à confondre son visage avec celui de tes visiteuses indésirées. Ta névrose t'envahit au point où la petite trappe "Victor", posée près de ton réfrigérateur, te semble anodine, respectable, familière et tu espères la venue impromptue d'un éléphant ou d'un hibou, dont les allées et venues seraient visibles et repérables en tout temps.