mardi 21 août 2007

Vive les éléphants et les hiboux...

...parce que les p'tites bibittes, moi, je les trouve impolies. En moins de deux elles cassent la baraque, se saisissent de ton espace douillet que t'as mis plusieurs années à rembourrer et vlan! Tu en vois une et aussitôt elles prennent le contrôle de ton chez toi. La rapidité de leurs pattes te laisse sans voix et surtout sans droit. Plus aucune loi ne pourra régner dans ta cuisine puisque dorénavant elles sont là, perverses, surnoises, bien à l'abri à l'ombre d'une assiette. Attendant juste le bon moment pour surgir et du coup, sans même te frôler, attaquent tes nerfs fragiles et frissonnants.

L'angoisse survient après le repas du soir. Assise au salon, ta digestion s'annonce parfaite. Un liquide chaud la mènerait à terme et te permettrait d'aller dormir le ventre léger. C'est alors entre la théière et le sachet qu'elle se pointe, juste à l'instant où tu as les mains pleines et qu'il t'est impossible de la laminer.

Lorsque ton amoureux est absent, tu retiens ta respiration et accumule la salive dans ta bouche. La seule solution est de quitter cette pièce en laissant surtout la lumière grande ouverte et tu cours te réfugier sous les couvertures.

Si les renforts sont tout près tu cries:
-«R. encore une autre...».
Et tu laisses à l'homme de tes rêves le soin de te consoler, de te rassurer. (Là tu en profites et tu en mets un peu plus pour avoir double câlins, juste pour te donner plus de force et de courage la prochaine fois où tu te retrouveras seule, face à l'ennemie, que même ici tu n'as pas le courage de nommer...)

Mais plus le scénario se répète, plus tu hais ta propriétaire et ses traitements bidons. Tu en viens même à confondre son visage avec celui de tes visiteuses indésirées. Ta névrose t'envahit au point où la petite trappe "Victor", posée près de ton réfrigérateur, te semble anodine, respectable, familière et tu espères la venue impromptue d'un éléphant ou d'un hibou, dont les allées et venues seraient visibles et repérables en tout temps.

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